Tabaski

Fête de la Tabaski au Mali

Depuis que l’islam existe, à la fin du Ramadam, on assiste au sacrifice. Celui du mouton. Selon le pays où on se trouve, on parle de la fête du mouton, la fête de l’Aïd el-Kebir, ou fête de la tabaski. Cette tradition perdure depuis plusieurs siècles. Dans toutes les religions, existe le sacrifice. Chez les musulmans, la fête du mouton célèbre l’offrande d’Ibrahim (Abraham chez les Juifs) à Dieu.
En Afrique subsaharienne, ce jour est férié. Il dépend du calendrier lunaire. Au Mali, on parle de la tabaski. La date de cette grande fête n’est décidée qu’une semaine avant, par une sorte de commission. A cette occasion, tout le monde s’inverti. Chaque chef de famille se doit d’acheter le plus beau mouton. Pendant toute la semaine qui précède le grand jour, les bergers sont présents partout dans la ville. Les plus gros moutons coûtent assez chers. Les plus riches achètent les plus beaux moutons. Les couturières et les tailleurs conçoivent les plus belles tenues. La tradition veut qu’on se présente à Dieu avec des habits neufs.
« Le jour de la tabaski (ou de l’Aïd el-Kebir) constitue un jour de fête dans la tradition prophétique musulmane. En effet dès l’annonce de la vision de la nouvelle lune (cela signifie la fin du mois précédent et le début du suivant selon le calendrier lunaire), les musulmans glorifient la grandeur de Dieu par le takbir comme suit : Subhana Allahi wa el Hamdoulilahi wa la illaha illal Allahou, Allah ou Akbar, Allah ou Akbar, Allah ou Akbar wa lillahi al-hamd (Gloire à Dieu, la louage appartient à Dieu, il n’y a pas d’autres divinités à part Dieu et Dieu est le plus grand, Dieu est le plus grand, Dieu est le plus grand, Dieu est le plus grand et à Lui seul Lui sied la Louange). Ils doivent le prononcer autant qu’ils peuvent dans les mosquées, dans les maisons et les marchés. Les hommes le proclament à haute voix tandis que les femmes le font à voix basse, depuis la veille jusqu’à la prière du lendemain, jour de fête. Le matin très tôt, les musulmans mangent un nombre impair de dattes selon la sunna, puis après s’être purifiés par les ablutions et s’être parés de leurs plus beaux vêtements, ils se rendent au lieu de prière (à l’extérieur). Ils prient deux unités de prière et écoutent le sermon de l’imam qui les exhorte à craindre Dieu et à multiplier les actes d’adoration et de dévotion et à les parfaire afin qu’ils récoltent le succès au jour de la Résurrection. Enfin, l’imam égorge sa bête (mouton, chèvre, vache, chameau…) au nom de Dieu, sur le lieu de sacrifice ensuite les fidèles l’accomplissent à leur tour. L’islam incite les croyants à remercier Dieu pour ses bienfaits, et à partager la viande avec les plus pauvres dans un esprit de recueillement et de fraternité… ».
Ce jour symbolise le passage d’un état à un autre : à travers le sacrifice et la prière, l’homme est purifié, il exprime sa soumission à Dieu.

Bamako, jour de tabaski.
La tabaski commence par la prière du matin. Je ne suis pas musulman. je décide tout de même de participer et de photographier le déroulement des différents événements de la journée.
6 heures du matin, direction la mosquée. J’assiste à la première prière du matin, il n’y a que des hommes. Quelques heures plus tard, vers 9 heures je me rends à une prière en plein air, ouverte aux femmes et aux enfants. La prière est dirigée par un Imam. C’est aussi ce même Imam qui ordonne le sacrifice du mouton, à la fin de la prière. Lorsque le muezzin annonce la fin de la prière, dans tous les foyers, des milliers de moutons sont égorgés. Toute la matinée, des sacrifices ont lieu dans les domiciles des Bamakois. S’en suivent les préparatifs. Le riz ou le couscous.
Au marché d’animaux, ceux qui ont réservé leur mouton viennent le récupérer, les faire égorger et vider sur place, selon un rituel bien précis. D’autres le font chez eux, sous un arbre dans la cour devant la maison.
A travers mes images, je ne cherche pas à dénoncer une pratique qui pourrait choquer certains, mais plutôt à comprendre la spiritualité qui anime ces hommes, ces femmes et ces enfants, à montrer un rituel qui perdure depuis des siècles. Ce sont aussi des moments de solennité, de ferveur et de dévouement à Allah. Ce jour-là, les riches font des offrandes aux plus démunis. C’est un jour de tolérance et de paix.

Samuel Nja Kwa