qui suis-je
Comme tout nouveau né, j’ai été photographié dès les premières heures de mon existence, avec l’autorisation de mes parents. Depuis lors, je suis fasciné par l’image.
A l’âge de 15 ans, lorsque j’étais interne au collège Saint-Aspais à Melun (France), je passais les mercredis après-midi à photographier des paysages, des natures mortes, des amis et à développer les photos dans le labo qui était à notre disposition. Ce plaisir ne m’a jamais quitté.
Plus tard, devenu journaliste, j’ai d’abord privilégié l’écrit. La photographie m’est revenue progressivement, au fil des années.
J’ai rencontré le jazz dès l’âge de la conscience, c’est à dire à 4 ans. Mon père, étudiant en médecine en France dans les années 60, écoutait beaucoup de musiciens Noirs : Charlie Parker, John Coltrane, Jimmy Smith, Art Blakey, Miles Davis, Dinah Washington, Max Roach, James Brown,.. Mon éducation musicale s’est faite naturellement.
Plus tard, au Cameroun, j’ai découvert Manu Dibango, Francis Bebey, Miriam Makeba, Fela Ransome Kuti, Prince Nico Mbarga, Ekamby Brillant, Eko Roosevelt… Cette musique africaine m’a proposé d’autres saveurs, qui font partie de mon être. Je me souviens de mes premiers concerts. Mes parents m’emmenaient écouter de la musique dans des cabarets, de la ville de Douala. Je me souviens aussi de mon premier 33 tours de jazz : Louis and the Good Book de Louis Armstrong.
A Paris j’ai assisté pour la première fois au concert d’Al Jarreau, George Benson, ainsi qu’au dernier concert d’Ella Fitzgerald au Palais des Congrès en 1990.
Étudiant à Montréal, au début des années 90, tous les mercredis, j’allais dans l’unique club de jazz digne de ce nom à l’époque, le Biddle. J’y ai fait la connaissance du contrebassiste Charlie Biddle, dont les enfants sont aussi musiciens. Lui aussi a fait mon éducation jazz. A l’époque, il avait à peu près 70 ans. Il jouait parfois de sa contrebasse en début de soirée puis m’invitait à discuter et à déguster des ailes de poulet. Nous parlions jazz, Afrique, esclavage. A travers mes récits, j’avais l’impression de le faire voyager. Il m’avoua un jour qu’il aurait bien aimé aller en Afrique.
J’avais aussi pris l’habitude d’assister chaque été au festival de jazz de Montréal qui réunissait la crème des musiciens. C’est là que j’ai vu et entendu Aretha Franklyn, Groover Washington et bien d’autres.
Mon œuvre photographique s’étend au-delà du jazz. Je m’inspire de mon histoire, de mon environnement, de l’actualité, de mes voyages, de ce qui se passe autour de moi. Je passe beaucoup de temps à observer, écouter, regarder. J’aime aller à la rencontre de l’autre, écrire des sujets et prendre le temps de les réaliser. Mes images me racontent et vous racontent.
Samuel Ewané Nja Kwa