Douala – Eseka
Douala, 15 mai 2003. Il est 07:00 du matin lorsque j’arrive à la gare de Béssengè. Le départ du train est fixé à 07:15. Sur le parking de la gare, des militaires sont attroupés. Renseignements pris, ils se rendent à Yaoundé en vue du défilé du 20 mai, fête nationale du Cameroun. Dans le hall de la gare, seuls deux guichets sont ouverts. La file est longue et le service, rapide. Les guichetières vendent les titres de transport et inscrivent les noms des passagers sur une liste. Le prix du voyage, 2300 francs cfa. La présence des militaires rend tout le monde nerveux. Le train prend du retard, les passagers s’impatientent. Ils font la queue depuis plus d’une heure. La porte de la grille qui donne sur les quais est fermée. Les passagers et les agents de la Camrail se chamaillent. Personne ne sait ni quand les grilles seront ouvertes, ni quand le train partira.
Lorsque la grille s’ouvre, les passagers se ruent vers les voitures du train. En quelques secondes, tous les sièges sont occupés. Je voyagerai debout. Les militaires occupent un wagon spécial. Toujours aucune information, et déjà une demie heure de retard. Les voyageurs en ont l’habitude, personne ne se plaint. La chaleur est étouffante. Les odeurs de transpirations se mêlent à celles des vivres (poisson, mitumba, miel…) Les femmes sont nombreuses. Certaines portent des enfants, elles rapportent des marchandises de la ville au village ; d’autres viennent de rendre visite à un membre de leur famille.
Vers 08:30, le train démarre enfin. Tout le monde est surpris par une secousse brusque. La locomotive prend de la vitesse au fil des kilomètres. Je constate avec stupéfaction qu’il n’existe qu’une seule voie. Depuis que la société de chemin de fer existe, il a toujours été question d’une seconde voie, jamais construite. J’apprends que des accidents sont rares, mais qu’ils ont parfois lieu. Le train de Douala et celui de Yaoundé partent au même moment et se donne rendez-vous à une gare bien définie pour effectuer le croisement. Le premier arrivé attend l’autre. Ce système n’est pas infaillible, des accidents sont survenus. Toujours est-il qu’aucun effort n’a été fait pour changer la situation. Les gouvernements successifs mettent tous les jours la vie de centaines de passagers en danger. Je me dis intérieurement que cette situation est à l’image du pays. Après plusieurs arrêts, les commentaires des voyageurs, un passage du contrôleur de billet et une attente de plus d’une heure à Messondo, le train arrive enfin à Eséka. Il est 13:00. Le soleil est au-dessus de ma tête. Il brille de tous ses rayons. J’ai l’impression qu’il fait 45°c. Quelques « ben sikin » s’hasardent à la recherche d’un passager descendu du train. Ici, il n’y a pas de taxi.
Samuel Nja Kwa
Lorsque la grille s’ouvre, les passagers se ruent vers les voitures du train. En quelques secondes, tous les sièges sont occupés. Je voyagerai debout. Les militaires occupent un wagon spécial. Toujours aucune information, et déjà une demie heure de retard. Les voyageurs en ont l’habitude, personne ne se plaint. La chaleur est étouffante. Les odeurs de transpirations se mêlent à celles des vivres (poisson, mitumba, miel…) Les femmes sont nombreuses. Certaines portent des enfants, elles rapportent des marchandises de la ville au village ; d’autres viennent de rendre visite à un membre de leur famille.
Vers 08:30, le train démarre enfin. Tout le monde est surpris par une secousse brusque. La locomotive prend de la vitesse au fil des kilomètres. Je constate avec stupéfaction qu’il n’existe qu’une seule voie. Depuis que la société de chemin de fer existe, il a toujours été question d’une seconde voie, jamais construite. J’apprends que des accidents sont rares, mais qu’ils ont parfois lieu. Le train de Douala et celui de Yaoundé partent au même moment et se donne rendez-vous à une gare bien définie pour effectuer le croisement. Le premier arrivé attend l’autre. Ce système n’est pas infaillible, des accidents sont survenus. Toujours est-il qu’aucun effort n’a été fait pour changer la situation. Les gouvernements successifs mettent tous les jours la vie de centaines de passagers en danger. Je me dis intérieurement que cette situation est à l’image du pays. Après plusieurs arrêts, les commentaires des voyageurs, un passage du contrôleur de billet et une attente de plus d’une heure à Messondo, le train arrive enfin à Eséka. Il est 13:00. Le soleil est au-dessus de ma tête. Il brille de tous ses rayons. J’ai l’impression qu’il fait 45°c. Quelques « ben sikin » s’hasardent à la recherche d’un passager descendu du train. Ici, il n’y a pas de taxi.
Samuel Nja Kwa